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Seul sur les terres de l'ours blanc
Seul sur les terres de l'ours blanc
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15 janvier 2010

16 Octobre - Le bout de la queue du fauve endormi

En regardant d’un peu plus prés les données systématiquement enregistrées sur le cahier de bord, il apparait que le mois d’octobre est à priori très favorable à l’observation des ours en baie d'Inglefield.

Or, depuis que je suis sur site, je n’en ai vu que deux, observé à plus de 11 jours d’intervalle. Autant dire que je ne suis pas dans les fréquences « habituelles ».

Alors, de deux choses l’une : soit l’ourse polaire cuvée 2007 boude la baie Inglefield (si c’est le cas, ne me demandez pas pourquoi…), soit je passe trop de temps à écrire ces bafouilles, le nez plongé dans la littérature spécialisée sur l’ours ou les yeux rivés sur l'écran de mon PC…

Avant de conclure un peu hâtivement à la première hypothèse, je me suis laissé dire qu’il faudrait peut-être que je jumelle davantage. Qui me dit finalement que les ours observé les années précédentes l’ont été à la pointe du bateau ou devant la niche des chiens… ? Mes prédécesseurs passaient peut-être leurs journées perchée en haut du mat, dans la vigie, jumelles au points, guettant le moindre mouvement sur la moraine...

Ok, je vais regarder un peu plus loin, avec un peu plus d’attention…

16 heures. Il neigeote. L’obscurité gagne peu à peu. Je jumelle, en particulier vers la zone de brash que le vent à pousser en rive droite du glacier. De temps en temps, j’y repère un phoque ou deux. Alors, pourquoi pas un ours ?

Mais non, rien de visible. Je rentre.

16 H 30. Je ressors sur le pont arrière. Coup d’œil rapide alentour. Là, cinquante mètres en amont de la cabane, qui se découpe sur le gris du ciel, quelque chose qui s’agite comme pour me saluer. A nouveau, jumelles : un ours est couché sur le dos, dans un trou de neige. En partie caché par le relief, je ne distingue que sa tête surmontée de ces deux petites oreilles et, de temps à autre, ses membres antérieurs qu’il étire au-dessus de lui…

Il est probable qu’il soit là depuis un moment. En allant nourrir les chiens, je suis certainement passé à 150 mètres de l'animal. Sans le repérer évidemment. Et lui, m’a-t-il vu ? Pas si sûr ,car je n’étais pas au vent…

Cette observation comme la précédente (l’ours somnolait sans broncher alors que je n’étais qu’à 20 mètres de lui ; sa fourrure était guère moins blanche que la neige qui l’entourait), me font envisager l'hypothèse suivante : de nuit, sans chien, par mauvais temps, il n’est peut-être pas si improbable de marcher sur le bout de la queue d'un fauve endormi… Certainement pas la meilleure manière de faire connaissance !

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